Un chantier essentiel allait définir
leur méthode, celle de dépoussiérer l'image de la marionnette.
Ainsi chez Zapoï on préfère les termes de figure animée et
d'objets manipulés comme l'explique Stanka : « dans
l'imaginaire lambda la marionnette c'est Guignol ou à fil. C'est
surtout un artisanat et une pratique artistique qui touche les gens,
comme dans une mise en abîme ». Un propos défendu par Denis :
« l'objet sert d'interface, c'est une illusion consentie. C'est
le spectateur qui fabrique l'illusion ». Vous l'aurez compris,
leur philosophie s'appuie sur un échange et une osmose avec le
public, de ce constat ne restait plus qu'un problème à résoudre,
celui de la diffusion de leurs créations.
C'est dans cet esprit qu'a
été lancé en 2009 le Festival Itinérant de Marionnettes. Initié
suite à la dynamique de Valenciennes 2007, capitale régionale de la
culture, le mot d'ordre était selon eux « aller à la
rencontre des espaces de l'agglomération ». En somme, Zapoï
et son réseau sont allés proposer leur art et une vie culturelle là
où elle résonnait que trop peu. Un souvenir qui va dans ce sens est
évoqué par Denis : « on a vécu un véritable engouement
de la part des municipalités. A Quarouble on nous a fait remarquer
que la salle des fêtes n'avait pas reçu de spectacle depuis 1945.
Ensuite c'est le public qui a su nous motiver à poursuivre ».
Une anecdote qui fait dire à Stanka : « c'était
populaire dans le bon sens du terme ».