L'accès aux soins donne accès à la culture avec Jean Bernard et le Phénix

24/11/2022

Amener le Phénix à l'hôpital Jean Bernard, les représentants des deux structures admettent eux-mêmes que l'idée pouvait paraître incongrue. Pourtant le temps leur a donné raison, voilà 7 ans que le partenariat Remèdes de l'âme a été créé, et depuis c'est 40 représentations qui se sont tenues dans le lieu de soin. Ajoutez à cela des centaines de jours de présence d'artistes en résidence au cœur des services, et vous obtenez des milliers d'heures de participations actives auprès des patients et du personnel. Un bilan qui permet de se projeter sur cette saison 2022-23 qui verra la venue de musique et de danse au centre hospitalier, plus que jamais un lieu de vie.

Denis Burgarella (hôpital Jean Bernard) et Romaric Daurier (Le Phénix)
Denis Burgarella (hôpital Jean Bernard) et Romaric Daurier (Le Phénix)

Denis Burgarella, en charge de la communication à Jean Bernard, analyse le concept des Remèdes de l'âme : « il y a un lien fort entre l'accès aux soins et l'accès à la culture ». Une entente entre les missions de chacun, et des compétences engagées, ou comme le dit Romaric Daurier pour le Phénix : « c'est une rencontre entre deux équipes ». De ce fait, c'est véritablement le terme « union » qui est utilisé de part et d'autre. Une symbiose qui trouve son expression dans deux axes depuis 7 ans : des spectacles proposés gratuitement à tous dans l'enceinte de l'hôpital, et un travail de création et de rencontre entre artistes en résidence et ceux qui côtoient le lieu, personnel et patients.



Concrètement depuis janvier, c'est l'auteure et metteuse en scène Marie Fortuit qui était en résidence dans différents services : « j'ai travaillé en lien avec ma création qui reprend le mythe d'Eurydice, pour parler de la possibilité d'une renaissance ». Elle est ainsi partie d'un point de bascule dans une vie, comme peut l'être une hospitalisation, pour envisager le rebond. 423 échanges en paroles et en écrits ont amené à la constitution de « le jour où... écouter, raconter, jouer... ». Ce mardi 22 novembre lors de la restitution, Marie se présentait comme témoin des rencontres et laissait s'exprimer les métaphores de circonstances : « comme le Phénix ! Le jour où on n'est pas mort, c'est le jour où on revit ». Les têtes hochaient dans le public, la jonction entre les arts et les soins devenaient naturelles.

Lors de cette restitution nous avons rencontré Hakame, participant lors de ses soins aux rencontres avec Marie Fortuit: « ça m'a aidé, et ça a joué fortement sur mon ouverture sur l'extérieur ». Alexandra infirmière dans le service où il était pris en charge renforce le témoignage du patient : « on a vu une facilité d'expression à l'écrit, plus évidente qu'à l'oral ». Elle conclu en disant que l'effet va au-delà des ateliers, Hakane qui est d'ordinaire renfermé s'est promis d'aller voir les spectacles de Marie. Un nouveau cycle de la vie qui résume à lui-seul l'apport des Remèdes de l'âme.

Marie Fortuit dans le hall de l'hôpital
Marie Fortuit dans le hall de l'hôpital

Les résidences vont au cœur des soins et de la mission première de l'hôpital, tandis que les spectacles sont ouverts à tous, et c'est là l'étendue du partenariat entre le Phénix et Jean Bernard. « Un lieu de vie pour accueillir de l'art vivant», comme le résume Denis Burgarella. En effet, avec ses deux millions de visiteurs qui passent par le hall chaque année, l'entrée de l'hôpital est une place publique comme il en existe peu sur le valenciennois. Autant utiliser cette affluence pour proposer aux personnes qui y passent de s'arrêter, le temps d'un spectacle. Par le passé il y a eu les acrobaties de la compagnie XY, ou le bal de ON/OFF, pour cette nouvelle saison qui débute le Phénix vous proposera de la musique et de la danse.  

Le 18 janvier vous assisterez à Cristaux de Nosfell et son univers marin et utopique, et le 19 mai c'est l'Orchestre National de Lille qui reviendra à Valenciennes avec au programme Haydn et Stravinsky. Ghislain Abraham de l'ONL se félicite du retour des musiciens à Jean Bernard : « c'est dans notre ADN de jouer dans différents lieux. Ici on sera une trentaine dans le hall dans une forme acoustique, et je félicite l'hôpital pour leur souplesse qui permet notre venue ». 

L'ONL reviendra en 2023
L'ONL reviendra en 2023

L'intitulé du poste de Denis Burgarella à Jean Bernard comprend la communication et la culture, et si ça ne tenait qu'à l'intéressé c'est la deuxième catégorie qu'il privilégierait. « Avant la convention avec le Phénix, je pensais aux actions culturelles menées par le centre hospitalier le Vinatier dans le Rhône. Aujourd'hui j'ai fini de rêver ». Les Remèdes de l'âme font désormais parties de la vie de l'hôpital, de la structure culturelle, et forcément des nôtres. 

X.V.  


On savait qu'en assistant au vernissage de Textiliennes et Liens le 15 octobre dans le hall de la mairie de Valenciennes c'était le fil du réseau de Muriel Verstichel qu'on allait dérouler. L'exposition était accompagnée d'une performance de l'acteur Dominique Thomas, tout cela était prévu. Mais ce moment fédérateur autour du thème des âmes et...

Alors on danse met en lumière, et en espace, le travail de sept artistes photographes de nationalité française : Pablo Baquedano, Hélène David, Julie Glassberg, Létizia Le Fur, Marc Lathuillière, Olivier Monge et Marie Quéau. L'exposition propose des réflexions sensibles et multiples, sur des sujets librement choisis, faisant état d'une France se...