Hilaire Multon, directeur de la DRAC, a dit à propos de l'H du Siège que c'est un lieu où « l'art répare le monde ». Une citation qui trouve une fois de plus son illustration à l'occasion de la double exposition qui s'y tient en ce début 2025. De la spiritualité retrouvée par les installations de Germain Marguillard ...
Le groupe Luna Lost s'affirme comme une fusion des arts et de leurs pratiques
Fin novembre, Luna Lost sortait un single intitulé « The Man with the Wooden Leg » qui préfigurait un nouveau opus. En ce début 2025, c'est un autre titre qui vient d'être partagé en ligne : Edwarda. L'occasion idéale pour s'intéresser à la formation portée par Anne Lepla et Guick Yansen, aussi connus pour être aux commandes de la compagnie 2L. Parcours artistique entre les planches et les concerts, pour un univers hybride, empreint d'ambiances à la David Lynch, où les émotions prennent le dessus dans une plasticité envoûtante.
Luna Lost fait du Luna Lost, comprenez par là que la formation ne serait se coller une étiquette, sa production tout comme ses influences se résumeraient en un terme : hybride. Car c'est bien la somme des talents de Anne Lepla et Guick Yansen et de leurs collaborateurs qui donnent le « la » au projet. Ils se créent des passerelles entre leurs univers et champs de création, si d'un côté il y a la musique avec Luna Lost et de l'autre le théâtre agrémenté de musique avec la compagnie 2L, les noms de leurs différents projets se renvoient l'un à l'autre dans une unité.
Pour saisir la pluralité derrière la démarche, intéressons-nous au nom du groupe : Luna Lost. Au premier abord, un assemblage bâtard entre deux langues, l'une latine et l'autre anglaise, mais la vérité est bien plus sourcée : « ça fait référence au film Lost Highway de David Lynch », explique Anne, « où on y voit le bar Luna Lounge ». Ce clin d'œil au réalisateur américain serait une bonne piste pour comprendre la sonorité du groupe : il y a un certain goût pour un esthétisme poussé couplé à une envie de brouiller les pistes.
Le premier single du nouveau EP s'affirme en bon exemple de ce qui est avancé, « The Man with the Wooden Leg » ouvre un champ de possibles, où la musique se mettrait au service d'un autre art, en l'occurrence la poésie de la néo-zélandaise Katherine Mansfield : « un texte sur l'empathie, qui parle de l'absurdité de la guerre ». Une démarche qui vient prolonger le travail scénique du duo qui s'exprime avec 2L ou dans des projets plus personnels au croisement des pratiques, de l'envie de danser avec « My life is a jukebox » au métissage des patrimoines de Lobsang Chonzor.
« on écrit nos chansons comme des courts-métrages. On raconte des atmosphères et on suit des personnages »
Pour revenir au nouveau EP éponyme, son visuel réalisé par le plasticien Nicolas Gruppo évoque un être fantomatique, une tache qu'on essaierait de déchiffrer, « ou même le bébé de Nevermind de Nirvana », nous fait remarquer Guick. Luna Lost laisse une empreinte, mais qui n'est pas forcément répertoriée, une trace qui invite sur des chemins à la fois connus et intrigants.
Nous sommes dans un territoire que le duo décrit comme de « l'Inland Music », fort de références cinématographiques. Un terme qui n'est pas choisi au hasard, quand on sait que leur production musicale a aussi servi le petit écran, notamment pour le téléfilm «Harcelée» réalisé par Virginie Wagon, diffusé sur France 2. Divers commandes ou envies, mais qui ont une épine dorsale : « on écrit nos chansons comme des courts-métrages. On raconte des atmosphères et on suit des personnages ».
Luna Lost irait là où souffle le vent des opportunités de la création. Un concert chez un ami où le directeur des Nuits Secrètes est présent, ce dernier fait part de son coup de cœur et voilà le groupe sélectionné pour un parcours du festival. Des bistrots de Wazemmes au Printemps de Bourges, la satisfaction de fouler les scènes depuis 20 ans : « nos concerts sont très bruts, disons assez physiques. On adore le live ». Du vivant donc, qui résulte d'un travail commun, « où je bidouille » dit Guick faute de trouver un autre terme, « et ensuite mes mots arrivent sur la mélodie » complète Anne, « une fusion » disent-ils d'une seule voix.
Vendredi 10 janvier, le deuxième single Edwarda vient rencontrer son public, une chanson inspirée de l'œuvre de George Bataille. Marguerite Duras avait dit à propos du texte original : « Edwarda restera suffisamment inintelligible des siècles durant, pour que toute une théologie soit faite à son propos ». Ainsi Luna Lost s'inscrit dans une lignée et s'en revendique : « cela fait partie des auteurs qui m'accompagnent et ouvrent des espaces », insiste Anne.
Toute cette actualité de sorties préfigure celle de l'EP qui arrivera fin janvier, avec release party et série de concerts. Pour suivre le duo qui sera sur scène en formule trio avec le guitariste Matthieu Mecchy, suivez leurs actualités aux liens ci-dessous.
X.V.
Comme avec la création « Dimanche » qui a lancé la saison 2024/25, le Phénix programme une nouvelle fois une pièce sur plusieurs soirées, en l'occurrence « Le Syndrome du Spaghetti » qui se jouera sur 4 dates. Du mardi 14 au jeudi 16 janvier, et une dernière séance le samedi 18 vous permettront de découvrir cette adaptation du...
Sélection du 13 au 19 janvier 2025
Les rendez-vous culturels près de chez vous du 13 au 19 janvier sélectionnés par Valexplorer