Nous faisons souvent écho dans nos articles des résidences missions, à propos d'interventions d'artistes ou journalistes sur notre territoire, dans un procédé où sont en partenariat la communauté d'agglomération Valenciennes Métropole, la région, l'éducation nationale, et divers structures, associations, ou services culturels. Un montage qui pourrait vous paraître éloigné de votre quotidien, et pourtant c'est tout le contraire. 

En effet grâce à cette dynamique soutenue par des fonds publics, des artistes et journalistes viennent près de chez vous pour produire à vos côtés, et imaginer des temps d'échange. D'ailleurs l'intitulé de cette année résume bien ces actions, il s'agit de « l'autre », un dialogue sur fond de culture sur lequel nous vous proposons un éclairage.

Mercredi 20 et jeudi 21 novembre, c'est à la structure partenaire le Phénix que se tenait l'édition 2024 de la 27ème heure, un temps d'échange entre les artistes en résidence mission sur les communes de Valenciennes Métropole et leurs futurs interlocuteurs de l'éducation nationale et acteurs de la vie culturelle et sociale. 

Si Valexplorer a assisté au second rendez-vous c'est avant tout pour se préparer aux futurs articles que nous allons consacrer aux actions des artistes et la journaliste en résidence sur le territoire. En effet, quitte à les rencontrer dans les semaines et mois à venir, autant gagner du temps lors de leur présentation individuelle autour de leurs pratiques et démarches respectives.

Pour cette saison 2024-25 la thématique est « l'autre », un terme qui résume l'envie de partage entre créatifs et publics. Ainsi chaque intervenant retenu pour cette saison s'est présenté, a résumé ses précédentes actions, et s'est situé dans cette thématique. 

Selon Naïm Abdelhakmi l'autre est personnalisé par Monique, rencontrée dans les rues de Maubeuge, « et qui a littéralement changé ma vie ». Le fondateur de Ardestop est connu sur le valenciennois, sociétaire du Boulon vous avez pu le voir notamment aux Turbulentes, et il vient avec ses techniques mêlant individus et structures pour penser un modèle où chacun peut construire en donnant de sa personne. 

« L'autre » pourrait être les membres des diasporas, sujet qui parle à la journaliste Noujoud Rejbi, fille d'épicier magrébin, « l'arabe du coin », pour lequel elle a travaillé des podcasts. 

Ou alors « l'autre » pourrait être selon Clara Walter ce passant dans une rue, pris sans le savoir dans une performance et qui deviendrait un des acteurs de par sa présence. 

Autant de définitions de « l'autre », ou comme le dit le plasticien Mathis Berchery : « comment rendre poétique nos relations au quotidien ? ».

Quatre profils, quatre pistes pour tendre vers vous public des communes de Valenciennes Métropole, autant d'habitants que « d'autres ». Tout un calendrier s'est mis en place avec bientôt des phases où vous aller rencontrer les intervenants. Pour ce faire, une mécanique appuyée par les partenaires comme l'éducation nationale, les structures marraines du Printemps Culturel, du Phénix, et du Boulon. S'ajoutent à cela un monde d'acteurs culturels du valenciennois, nous avons profité d'avoir ce « who's who » sous la main le 21 novembre pour leur demander leur ressenti devant cette offre. 

Patrice Heems du Musée Vivant des Enfants de Fresnes sur Escaut s'est dit intéressé par les déambulations de Clara Walter : « on pourrait imaginer cette formule en prélude au festival des Agités du Mélange ». Henri Duhamel professeur d'arts à l'Université Polytechnique des Hauts de France se félicite que Mathis Berchery ait été retenu : « on l'avait pressenti pour une action à Ronzier, c'est un bel hasard du calendrier qu'on saura mettre à profit ». Pierre Dupret de la Barjo pense à la résidence Watt'home qui est mitoyenne du tiers-lieu d'Onnaing: « avec la journaliste Noujoud Rejbi, on pourrait imaginer un travail sur la mémoire avec nos résidents ». Naïm Abdelhakmi n'a pas laissé indifférent aussi, Arnaud Gardener du service culturel de la ville de Condé sur l'Escaut le gardait sur sa « short list » avant de se décider, un sentiment partagé par Thierry Rungette de la direction de la MJC de St Saulve, qui a la question de savoir quel intervenant a retenu son attention nous a répondu d'un franc « tous ! ».

Résidence mission ou CLEA, des terminologies qui bougent et qui changent depuis 2010 et leur lancement sur l'agglomération, mais qu'importent les termes, leurs actions perdurent et sont remarquées par les instances. « On va même passer à un CLEA plus à la rentrée 2025 avec le soutien de la DRAC, qui aura deux nouveaux axes : jeunesse petite enfance et transition écologique », précise la chargée de développement culturel Eloïse Perment. La coordinatrice dit que cette évolution est un marqueur « qui salut le travail mené sur le territoire ». Un premier bilan qui permet d'aborder sereinement la pérennité des actions, de quoi assurer à nos lecteurs des articles conséquents sur les projets à venir des résidences missions.

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Crédits photos: le Phénix, Valenciennes Métropole

X.V.