Pour son troisième disque sorti au printemps dernier Laurence Morel a pris un virage, en offrant une lettre d'amour. Celle, dont le timbre de voix serait plus de l'ordre des sopranos, a su se réinventer, « car trop facilement les gens t'enferment ». Une idée l'animait, « je voulais dépoussiérer », dit-elle en parlant à la fois de certains standards mais également du genre jazz.
Pour ce faire, c'est une nouvelle personnalité qu'elle a mis en avant, un aspect de son être porté par l'amour, oubliez Laurence et découvrez Lola. C'est sur la base de son diminutif que certains de ses amis étrangers lui donnent qu'elle a construit un univers, « en y ajoutant Ahouvi pour amour en hébreu ». Ainsi est né le concept de l'album Jazz in Love.
« Le jazz ce n'est pas qu'en
anglais, on a une si belle langue », insiste Laurence avant
d'ajouter « j'aime quand les gens chantent avec moi ».
Car pour avoir testé ce répertoire réarrangé qui comprend « C'est
si bon » ou « La Javanaise », la chanteuse est une
adepte de la communion par la musique : « les gens ont
besoin de se retrouver, et je suis de plus en plus convaincu de
l'effet thérapeutique de la musique ».
Sur les 15 pistes du
CD, quelques écarts sur la représentation de la langue de Molière,
ainsi on y trouve « Summertime » de Ira et George
Gershwin ou « Historia de un amor » de Carlos Almaran,
sur ce dernier titre Laurence explique son choix : « c'est
un hommage à ma grand-mère ». D'ailleurs Jazz in Love serait
une histoire de famille, quand on sait que les enregistrements furent
réalisés par le fils de Laurence : Hugo Zuindeau, ancien élève
du CMA et actuellement à la technique pour la FLAC.