Depuis 2020, le photographe Stéphane Ribault utilise sa production pour réaliser un calendrier érotique. Une tradition qui évolue avec l'édition qui vient de paraître et pour la première fois est une collection de clichés en couleurs. Avec l'œil de Stéphane l'année se décline avec charme, et soulève également une question : que faire de toutes ces photos produites ? A une époque où on les tire physiquement de moins en moins. Effeuillons avec lui les mois et les modèles, sans tabou juste pour le plaisir des formes qui rencontrent le regard.

Depuis qu'il a fait de la photographie son hobby, Stéphane Ribault s'est passionné pour le modèle vivant, « tout à commencé avec la naissance de mon premier enfant. J'ai bien essayé de faire du paysage, mais très vite je me suis tourné sur des scènes de rues avec des passants ou des modèles ». De sujets vivants le photographe est arrivé au charme, s'inscrivant ainsi dans une tradition millénaire qui célèbre le corps comme sujet d'étude artistique. 

En accumulant un stock conséquent, ses travaux ont inspiré une idée à un autre photographe local, en l'occurrence Pascal J. Dubois : « c'est là que je lui ai suggéré le calendrier », nous confie-t-il. Les deux hommes faisant parties du club de Denain, ils sont dans cette démarche de tirer leurs travaux, une pratique qui on le sait est si rare à notre époque où on accumule nos photos en numérique. « L'objet on peut le toucher, certains les collectionnent même ».

En 2020 est paru le premier calendrier, un succès immédiat avec ses 60 exemplaires écoulés. Des ventes aux USA, en Belgique et partout dans l'hexagone, son concept plaît et s'exporte. C'est que l'objet est de qualité, tout à chacun peut utiliser des sites spécialisés pour créer des calendriers formatés, Stéphane désire que son produit fini soit personnalisé. Ainsi il passe par un imprimeur en lui donnant un cahier des charges : « format, qualité du papier, je veux maîtriser tout ça ». Que ça soit derrière son objectif ou aux commandes de son projet, il l'admet c'est son tempérament perfectionniste qui prime, « je fais la mise en page et je choisi ma police d'écriture ». Du contenu au support, c'est véritablement un travail de minutie qui rend son calendrier si particulier. 

C'est sur la base d'une cinquantaine de photographies qu'il en retient 25, une pour la couverture, et les 24 autres pour autant de quinzaines dans l'année. Ce 18 janvier à la parution de l'article, c'est le modèle Angel_Book_FR comme on la trouve sur Instagram qui vous attend, dénudée avec simplement ses bottines, assise sur le bord d'un ancien wagon de train. Si le modèle est sur cette quinzaine, ce n'est peut-être pas un hasard, « je leur demande si elles ont une date qui leur tient à cœur, et elles se réservent la page qui correspond ». Pascal J. Dubois l'aide aussi dans les choix des clichés retenus, il lui apporte son œil et son avis, « même si on n'est pas toujours d'accord ». 

Le format calendrier vertical demande aussi une rigueur de la part de Stéphane : « ça m'impose une direction et un nouveau regard sur mes productions ». Des compositions littéralement ordonnées, jouant des axes de symétries, ou les courbes féminines viennent donner un peu de douceur au côté rectiligne. Pour les décors, il y a à la fois du studio, « mais je préfère les spots extérieurs et sa lumière naturelle », jusque des expéditions en milieu urbex.  

Les modèles nous invitent dans une intimité, « je connais leur travail et elles le mien, on ne scénarise rien, il faut qu'elles se sentent bien ». Le calendrier permet aussi de mettre cette sensualité sous l'œil de ceux qui peuvent l'apprécier, car les réseaux sociaux ne sont pas le bon endroit, de censure en tartufferies, « j'ai eu des comptes bannis ». Un outil en ligne se démarque, en l'occurrence Flickr qui est justement destiné aux productions photographiques, Stéphane y est suivi par plus de 18 000 abonnés.

Enfin, ce calendrier nommé « Arts Corps » est pour la première fois en 2025 en version couleurs, « je suis daltonien, avec le noir et blanc je maîtrise mieux ». On ne peut que le féliciter d'avoir sauté le pas, certains clichés n'auraient pas le même rendu en dégradés de gris, on pense notamment à Céline Fruitier en novembre et son parapluie bariolé. En 25 photos on passe du nu à l'habillé, de l'érotisme au charme, un objet que vous pouvez vous procurer pour 25€ via l'adresse courriel et Paypal communiquée ci-dessous avec divers options de livraison

• Stéphane Ribault sur Flickr
• Courriel pour contact et règlement Paypal: calendrierdestephane@gmail.com 

X.V.