Une exposition commune au Camel à Léon pour une pluralité féminine

19/01/2023

Expositions : nom féminin au pluriel. Un terme qui par son genre résume l'ensemble des œuvres exposées de Mila Paolucci et Carole Grave jusqu'au 3 février au Camel à Léon. C'est par un pur hasard que les travaux de deux artistes femmes qui traitent eux-mêmes de ce sexe sont rassemblées au même moment. C'est aussi ce même hasard de la vie qui fait que ces deux amies des Beaux-Arts se sont retrouvées des années plus tard pour partager leur matériel, et en ce moment les murs du bar restaurant. Et comme il fait bien les choses selon l'expression consacrée, cet hasard est loin d'être hasardeux quand on sait que les artistes ont été invitées par Manu, gérante et commissaire de nature de cet ensemble.

Mila Paolucci et Carole Grave
Mila Paolucci et Carole Grave

Des portes décorées de l'Orient aux courbes féminines, il y a matière à imaginer plus d'un voyage avec les expositions consacrées à Carole Grave et Mila Paolucci au Camel à Léon. Si Valenciennes est comme on le dit l'Athènes du Nord, ces deux artistes auraient des démarches empruntées à la fois aux personnages de Aphrodite, Artémis, ou Héra. Car chez elles la femme peut jouer de son caractère comme de ses attributs, et elles ne limitent pas à un carcan mais existent dans une pluralité. Plus d'un Tartuffe voudrait couvrir ces seins et ces corps qu'on ne saurait voir, ce qui amuse d'autant plus les auteures des œuvres exposées, car selon elles il n'y a de consensus à atteindre lorsqu'on laisse aller son inspiration.



Chez Carole Grave, dessins et collages s'unissent dans un univers onirique, presque fantasmé, où les femmes seraient des Shéhérazade d'une mille et unième nuit. On y devine des parfums d'épice et de thé qui amènent à visualiser un Orient riche de son imaginaire. « Il y a un côté fantasmé et presque stéréotypé », admet Carole, c'est pour elle « un petit monde à moi » vu par le prisme de son inspiration. Il y a pour elle un véritable souci de l'esthétisme, une démarche pour laquelle elle admet s'être découverte. Ces femmes et les décors qu'elles habitent forment selon ses termes « un équilibre du sujet et de son environnement ». 

Des figures imagées, qui posent pour l'éternité dans un univers sans âge, elles sont à la fois si proches par leur humanité et pourtant si lointaines dans leur côté iconique. Un tableau illustre ce dernier point, celui d'un groupe telle une famille qu'on devine vivant dans la pauvreté. Carole pointe cette composition qui se démarque de ces autres travaux, comme pour insister que le réalisme et sa cruauté ont aussi son importance dans son imaginaire.

« Peindre le corps tel que nous le vivons plutôt que tel que l'époque aime à se le représenter », c'est par ces termes que Johan Grzelczyk décrivait la démarche de Mila Paolucci à l'occasion d'une exposition qui lui était consacrée en 2015 à Trith Saint Léger. Comme tous les étudiants des Beaux-Arts, Mila a été formée au dessin de nu, et alors que pour certains ce passage relevait de l'exercice forcé, ce fut pour elle une révélation. C'est qu'elle aime ce corps et ses imperfections, surtout celui de la femme, mainte fois idéalisé en s'éloignant de la richesse de celles qui les habitent. 

« La perfection n'existe pas », une affirmation de l'artiste qui la réjouit. Car depuis que l'Homme s'est découvert artiste, ce sujet est devenu intarissable, tel un puits sans fond d'inspiration. « Les modèles se renouvellent, c'est ce que m'apporte la nature » s'en félicite-t-elle. Pas de panne d'inspiration pour elle, « c'est en moi » dit-elle pour parler de sa motivation. La collection présentée au Camel est une preuve de cette richesse, des formes et des formats, qui tendent à trouver parfait l'imperfection.

Mila et Carole seraient deux facettes de l'Artiste, ce nom qui se décline sans forcément lui attacher de sexe. Chacune a sa démarche et sa pratique, deux destins qui se croisent depuis quelques décennies lors leur rencontre aux beaux-arts, et qui se retrouvent chaque mardi depuis peu pour partager une presse. Quand on évoque leurs échanges, c'est d'une voix qu'elles commentent chacune de la même expression : « c'est hyper motivant ». Les murs du Camel témoignent de cet écho dans l'exposition commune visible jusqu'au 3 février.

X.V.


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