Tout comme ses clichés, l'univers de
Gras de Coucou est fait de noir et de blanc, à l'instar des
caractères qui remplissent les pages, ou binaire telle une estampe
japonaise. De cette bichromie il en tire des photographies qui
«privilégient le sens et la forme, mes images sont comme des
planches ». Il dit avoir une mémoire faible et fragile, des
instants lui reviennent de parcours manqués et d'autres spontanés,
« j'ai eu beaucoup de chance », dit-il. Parmi ces coups
du destin il y a sa rencontre avec Beaudelot, « il aimait avoir
ses petits secrétaires à qui il offrait des verres, et j'en
étais ».
L'adage dit que « le diable se cache dans les
détails », et chez Gras de Coucou cette expression serait à
prendre à la fois au premier degré et au figuré. De ses petits
formats qui demandent une proximité, à son envie de raconter sa
version de l'enfer de Dante, tout est pavé de bonnes intentions, et
les réalités se confondent pour brouiller les pistes.